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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 15:28

A chaque fois que je rentre dans cette petite salle communale de Lavardac j’éprouve toujours un pincement au cœur.
Car c’était de là, que tout était parti.

Je venais, alors,  de créer mon propre parti politique: Le parti des Sociaux-Progressistes, qui reprenait les thèses alors en pleine progression du néo-libéralisme de gauche.
Mais bien évidemment rien ne pouvait présager d’un tel engouement des masses populaires pour ce parti naissant et la notoriété que j’allai acquérir en en devenant son principal orateur … car je savais parler.

Combien l’angoisse m’étreignait, les premières fois lorsque je rentrais dans cette salle, : comment allais-je la débarrasser de cette réfrigérante odeur de détergent industriel par de la chaleur humaine.

Je me rappelle la première fois où j’y pris la parole.
Après m’être présenté je donnais l’historique de notre nouveau parti. Et les rires commencèrent à fuser venant d’un petit groupe de militants de l’écologie politique.
Alors je me déchainais, tel un lion, ma force de conviction les anéantis si bien qu’ils se turent et écoutèrent comme les autres, avant de reprendre leurs esprits et de quitter misérablement la salle des fêtes qui était désormais la notre.

Ayant gagné le combat territorial, je cherchais à gagner les cœurs de chaque personne de l’assemblée. Mon ton se fit plus grave, plus solennel, plus humain.

Les doutes que je voyais dans les yeux des personnes se brisaient sur ma poitrine enfiévrée. 
Je contenais mon émotion, jusqu’à la faire souffrir, pour la sortir de ma gorge avec toujours plus de vérité. 

Lorsque qu’à la fin de mon discours  je retombais sur ma chaise, un silence se fit, puis un applaudissement, un autre puis un autre et une explosion de bruit et de joie, tous ces braves gens s’étaient levés d’un bon. Leur enthousiasme se communiquant entre eux  ils ne savaient plus que faire pour m’admirer encore et toujours plus. Car je savais parler. 

Alors je tombais dans les bras des secrétaires du parti qui m’étreignaient les larmes plein les yeux.

Bien sûr rien ne pouvait laissait à penser l’immense élan populaire qui allait suivre et que j’allai réussir à canaliser pour le bien de notre pays.
 
Je suis désormais heureux en amour. Car les femmes ne savent que faire pour passer une nuit avec moi. Mais je ne suis pas dupe.  Car la lucidité dont j’ai toujours fait preuve en la matière m’oblige à penser quelles sont bien plus attirées par ma notoriété publique que par mes qualités personnelles…

« Spaulding vous avez encore bouffé toute l’heure » me dit la psy

Elle était pourtant belle la psy.

J’avais parlé et bien parler, car je savais parler … mais je ne savais pas regarder

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commentaires

O
<br /> ça va devenir difficile de continuer à te suivre si tu changes de blog tous les mois...enfin surtout ta Psy. Tu devrais l'épouser. :-)<br /> <br /> Au fait, c'est quoi les coordonnées du Parti des Sociaux-Progressistes qui reprend les thèses du néolibéralisme de Gauche ? Toute coïncidence avec un parti déjà existant serait des plus forfuite<br /> ;-)<br /> <br /> <br />
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