A crocs.

D'habitude je n'aime pas déranger les gens au téléphone. Mais c'était plus fort que moi, il fallait que je parle à la psy.

Apparemment je ne la dérangeais pas trop. J'attaquais franco le coeur du problème.

- J'ai beau me poser mille fois la question, je n'arrive pas à comprendre d'où me vient, parfois, cette agressivité envers elle?

- C'est pourtant pas très compliqué Spaulding. Qu'est ce que vous ressentez dans ces moments là ?

- Difficile à dire, dans ces moments là, j'ai presque envie de la mordre.

- Comme si vous étiez à crocs envers elle ?

- oui c'est celà ... à crocs.

- C'est parce que vous êtes accroc

- Oui c'est vrai je suis à crocs, mais je ne sais pas pourquoi?

- Je viens de vous le dire vous êtes accroc.

- Oui, mais vous ne me dites pas pourquoi?

- Bon Spaulding j'ai pas fait dix ans d'études de psychologie pour verser dans du Devos. Vous êtes accroc comme un drogué l'est avec une drogue. Et parfois vous êtes en manque.

- Mais  comment décrocher car lorsqu'elle disparaît elle me manque, de suite, terriblement.

- Votre cas est sans solution. Car si vous vous accrochez trop, elle décrochera encore plus et ce sera encore plus difficile pour vous de décrocher.

- Mais alors qu'est-ce que je peux faire ?

- Rien! On a des solutions pour presque toutes les drogues mais celle là, j'ai l'impression qu'on est pas près d'en trouver le remède.

- Ma maladie est donc sans espoir de guérison.

- En tout cas, j'aimerais pas être à votre place Spaulding ...

Ce que j'appréciais sans doute le plus chez la psy, c'était l'efficacité de sa technique très particulière pour vous remonter le moral.